Quelques mots introductifs à la conférence avec Patrick Rayou ce jeudi 29 mars 2018, à 20H, Auditorium du lycée Rosa Parks

La difficulté scolaire est rarement évoquée dans le débat public.

Plus souvent on entend parler de l'échec scolaire, des décrocheurs, des 100 000 élèves qui quittent l'institution sans diplôme, de ceux en fait pour qui les difficultés n'ont pas pu être levées et se sont accumulées. Pourtant bien souvent la difficulté scolaire peut être ponctuelle et prise en charge par l'enseignant rapidement lors des APC par exemple ou quand elle est plus profonde par les RASED (Réseau aide aux enfants en difficulté).

Comment survient la difficulté scolaire ? Pourquoi certains enfants "adhèrent" mal au travail scolaire, voila un thème central ! La difficulté scolaire touche plus certaines catégories sociales que d'autres mais il est faux de penser qu'elle serait absente de nos écoles du centre ville. Le RASED travaille avec 10 enfants de Ferdinand Buisson et 45 autres de Jean Moulin .

Ces vingt dernières années les travaux en science de l'éducation convergent pour dire que tous les enfants sont capables d'apprendre. L'apprentissage scolaire ne relève pas d'un don particulier. C'est une reconnaissance importante.

C'est donc à l'institution et à la société de produire l'effort pour que tous puissent apprendre. A l'école de se transformer pour que tous réussissent. Il convient donc de déculpabiliser l'enfant et les familles confrontées à la difficulté scolaire, car la souffrance et l’inquiétude induite en sont aussi une composante importante.

Comment s'immisce la difficulté scolaire , sur quel "malentendu" entre les attentes scolaires et la compréhension de l'enfant repose -t-elle. ?

Pour explorer cela, on a besoin de s’intéresser aux étapes d'un processus d'apprentissage. Lorsque l'enseignant construit son cours et met les élèves en situation, il a des objectifs qui doivent permettre à l'enfant de franchir des étapes dans la compréhension, l’intériorisation d'un savoir et sa capacité à le réutiliser dans une nouvelle situation.

Dans ces mises en situation, la perception par l'enfant de l'exercice et de ce qu'il doit en tirer, repose néanmoins sur certains prérequis, sur certaines connaissances ou méthodes qu'il doit connaître pour pouvoir résoudre l'exercice et en tirer sa substance. Lorsque ces prérequis ont été transmis par l'institution en amont, les choses se passent bien. Quand ce n'est pas le cas, ça casse ou ça prend plus de temps.

Il n'est pas toujours évident pour l' enseignant d'avoir conscience de tous les prérequis sur lesquels repose un exercice. C'est un travail réflexif compliqué (que peut aider un travail de groupe !)

Et les familles dans tout cela ? Elles veulent aider leurs enfants mais n'utilisent pas les mêmes codes que l'enseignant. D’ailleurs deux enseignants différents (celui de la journée et celui de l’étude par exemple) n'utilisent pas non plus complètement les mêmes codes. L'élève doit alors gérer ces différences et en faire ce qu'il peut.

Patrick Rayou nous expliquera (bien mieux que nous ne savons le faire !) et en exemplifiant l'apparition de ces "malentendus" et comment ils sont à la base d'inégalités d'apprentissage. Munis de ces connaissances, on peut alors porter un regard différent sur l'étude ou les devoirs du soir et autres dispositifs qui exporte le travail scolaire hors de la classe.

Nous vous attendons nombreux

Ce jeudi 29 mars à 20H Auditorium du lycée Rosa Parks

(chemin jusqu'à l'auditorium fléché à partir de la grille d'entrée)

Bonne journée