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La FCPE à Montgeron

Montgeron: Comment rendre l'étude du soir profitable aussi aux enfants en difficulté

5 Septembre 2018 , Rédigé par La Coordination FCPE de Montgeron Publié dans #Actualités, #Difficulté scolaire, #Débat

Il existe deux types d’études du soir, les études surveillées et les études dirigées.  En théorie, dans les premières un adulte surveille une vingtaine d'enfants.  Dans les secondes l'adulte interagit avec les élèves d'un  groupe moins important (classiquement 14 élèves), pour les aider et les guider. Le nombre d’élèves par classe étant plus petit, l’étude dirigée nécessite un nombre d'encadrants plus grand et des encadrants plus compétents. Mieux rémunérées, les études dirigées sont donc plus coûteuses pour la commune, mais plus profitable pour les enfants.  

A Montgeron, l'étude est officiellement de type "surveillée"  bien que dans la pratique les adultes interagissent le plus souvent avec les enfants mais dans un contexte de 1 pour 20, cela laisse peu de temps pour chacun.  Pour fixer les idées, en 2015-2016 où la FCPE avait fait un point complet (https://framacalc.org/etude_montgeron), il y a avait 20 classes d'étude sur Montgeron. Ce bilan permet aussi de prendre conscience que ce sont les quartiers les plus populaires de Montgeron qui font le moins appel à l'étude (Hélène Boucher, Jean Moulin). 

Un élève qui va à l'étude 4 soirs par semaine, y aura passé pendant les cinq ans de l'école élémentaire l'équivalent de 80% du volume horaire d'une année scolaire !  Il y a donc un enjeu important à rendre ce temps efficace pour tous, aussi pour ceux qui ont le plus de difficultés. 

Que révèlent les études menées sur l'efficacité comparée des études surveillées et des études dirigées pour les élèves en difficulté ? Lors de la soirée-débat avec le Pr. Patrick Rayou (CIRCEFT- ESCOL), ce dernier a mentionné que le dispositif d’évaluation mené par son  laboratoire dans les écoles de Gennevilliers, n'avait mis en évidence pour les élèves en difficulté aucune amélioration sensible lors du passage d'études surveillées aux études dirigées. C'est naturellement un constat qui interroge. 

Pour Patrick Rayou, plusieurs autres conditions semblent devoir être réunies pour permettre un travail efficace avec l’élève en difficulté:   

- l'adulte doit pourvoir observer et interagir avec l'enfant au travail, ce qui demande une réduction très significative du nombre d’élèves par encadrant. 

- l'encadrant doit parler la même «  langue » ("exprimer les mêmes attentes, se servir des mêmes « codes ») que l'enseignant de la journée. Et c'est là que le bât blesse, pas seulement à l'étude du soir, mais d'une façon générale dans tous les dispositifs qui exportent le travail scolaire hors la classe. Cela demande donc a minima une collaboration étroite entre le maître du jour et l'adulte du soir idéalement enseignant, idéalement le même enseignant que celui de la journée et idéalement le même tous les soirs de la semaine ! 

Dans beaucoup d’écoles de Montgeron, les enseignants sont prêts à faire l’étude. C’est un point d’appui.  Nous savons aujourd'hui mieux quelles conditions peuvent conduire à plus de succès. Déployer un tel dispositif à titre expérimental en l'adossant à une collaboration avec l'université d'Evry ou Créteil pour en assurer une évaluation semble devoir être le pas suivant. 

En 2016 les parents d'élèves de l’école Ferdinand Buisson avaient proposé à la mairie l'ouverture d'une classe d’étude à effectif très réduit dans chaque groupe scolaire,  5 élèves pour un adulte en ciblant les élèves en difficulté. L'effort financier était estimé à  quelques 37 000 euros par an pour la mairie. 

Pour le moment, dans un cadre expérimental à construire, peut être un tel dispositif peut-il aussi recevoir quelques fonds dans le cadre d'un partenariat avec l’université ou du rectorat ?  Quoiqu'il en soit,  il nous semble que la municipalité devrait pouvoir appuyer une telle  expérimentation.

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